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Né à Soc Trang, il a été la mémoire vivante de la Cochinchine et de Saigon (son célèbre « Saigon Nam Xua », a été lu par nombre d’anciens du lycée), mémorialiste, annaliste, homme de lettres. « L’honnête homme », vieille expression, prend avec lui sa signification complète. A été élève en internat au Collège Chasseloup Laubat (devenu lycée en 1928) de 1919 à 1923. Ancien Directeur du Musée de Saigon. Il meurt en 1996, laissant une œuvre foisonnante qui ne commence à être étudiée à l’étranger qu’à partir des années 1990, dans les sections Asie des universités européennes, canadiennes et américaines. Un texte de lui sur sa vie au lycée a été publié dans La Lettre de JJR puis repris dans « Le temps des flamboyants » tome 1, et dans ce CD.
QUELQUES
ANCIENS ELEVES
CONNUS
DU LYCEE
Le lycée depuis sa création a accueilli
nombre d’élèves vietnamiens et français de l’Empire d’Annam puis du Viêt Nam,
et un certain nombre d’étrangers d’Asie (Laotiens, Thaïlandais, Cambodgiens,
Chinois etc.). La première génération des élèves vietnamiens (1871-1874) était
composée de candidats interprètes. A partir de
1874, les élèves vietnamiens seront ceux
désirant une ouverture vers l’Occident, par conviction, ou par intérêt personnel.
En effet, à la même époque, le Japon a commencé sa modernisation scolaire par
un choix politique d’occidentalisation de son enseignement, choix non fait par
l’empereur d’Annam d’alors, Tu Duc. Les concours de recrutement de mandarins ne
cesseront qu’en 1919 au Viet Nam, mais l’enseignement de type moderne a déjà presque
quatre décennies d’existence en Cochinchine à ce moment-là. Durant cette période,
l’engouement des Vietnamiens de l’extrême sud, les Cochinchinois, pour une
éducation moderne croît ; ils représentent presque le quart des élèves du lycée
Chasseloup-Laubat dès la fin du 19è siècle, et plus de la moitié dès les années
1920, d’où séparation des 2 sections du collège Chasseloup-Laubat en 2 lycées
distincts en 1928 (Chasseloup-Laubat et
Petrus Ky). Se succèdent alors des générations d’élèves de « Chasseloup » ou de
« Jean-Jacques » (Rousseau) dont un très grand nombre se distinguera après leur
sortie du lycée dans des domaines différenciés. En voici quelques-uns, de
toutes orientations, la liste dans le désordre étant tout à fait arbitraire de
par le nombre extrêmement élevé des anciens élèves très connus.
Prince
Phetsarath Ratanavongsa (1890-1959)
Deuxième fils de l’Oupahat(titre
équivalent à vice-roi) Bounkhong du Royaume de Luang Prabang (le Laos n’est
devenu un royaume unitaire qu’en 1946) entre au collège Chasseloup-Laubat vers
1900, rejoint le lycée Montaigne à Paris en 1905. Directeur des Affaires
Indigènes du Laos en 1919. Devenu plus tard lui-même Oupahat, il crée
l’Institut laotien de Loi et d’Administration pour la formation des hauts
fonctionnaires laotiens. Premier Ministre de 1942 à 1945, quitte le Laos pour
Bangkok, créant le mouvement Lao Issarak. Il revient finalement au Laos en
1957, et le roi Sisavang Vong lui rend son titre d’Oupahat. Il meurt en 1959.
Un de ses jeunes frères est le prince Souvanna Phouma, lui-même premier
ministre du Laos plusieurs fois, jusqu’à la communisation du pays en 1975. Un
de ses demi-frères est le prince Souphanouvong, chef nominal du mouvement
Pathet lao, président de la République Démocratique Populaire du Laos à partir
de 1975.
Marguerite Donnadieu, dite Marguerite Duras (1914-1996)
Née à Gia Dinh (maintenant un
arrondissement de Saigon) Marguerite Donnadieu agrandi entre autres à Sa Dec où sa mère
enseignait, après un bref retour en France en 1921, où son père enseignant mourut. Marguerite revint avec sa mère Marie
en Indochine, vécut à la pension Lyautey de Saigon, en 1930 quand elleintégra le lycée Chasseloup-Laubat.
C’est durant cette période qu’elle eut une brève liaison avec un Chinois
prospère dont la famille vit encore à Sa Dec. Elle quitte Saigon en 1933 après
son baccalauréat . Mariée à Robert Antelme en 1939, elle eut une vie étonnante
(amants pour elle, maîtresses pour lui) et un enfant mort-né en 1942.
Marguerite commence à écrire en 1943, et, entrée dans la Résistance avec son
mari, elle s’échappe d’un guet-apens nazi où son mari est arrêté. Elle
s’inscrit au Parti Communiste Français en 1944. Son mari revient des camps de
concentration nazis en 1945.Sa mère ruinée
revient en France en 1950. Elle connaîtra à partir de 1957 une carrière littéraire
foisonnante, devient alcoolique à partir de 1975, obtient le Prix Goncourt en 1984
avec le best-seller mondial« l’Amant » (l’histoire de sa courte aventure
amoureuse à Sa Dec et Saigon). Elle a laissé une œuvre littéraire riche et lue
partout.
Nguyên Thành Long
Fils d’un agriculteur ruiné par des
inondations, N T Long est né à Saigon en 1938. Son père devenu typographe puis
commerçant envoie Long au lycée Chasseloup-Laubat puis au lycée Bellevue de
Toulouse en 1954. N T Long est diplômé de l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées
en 1964, enseigne 1 an à l’Ecole des Sciences Politiques, rejoint le
Laboratoire Central des Pont et Chassées en 1968, invente le Pneusol (conglomérat
de morceaux de pneus et d’autres matériaux, servant au soutènement en travaux
publics). Après un doctorat en mécanique des sols (INSA de Lyon), il participe
à la coopération franco-vietnamienne après 1975, oeuvrant à la mise en place de
l’AUF -Agence Universitaire de la Francophonie- au Vietnam, traduisant tous les
documents et textes de l’Equipement français en vietnamien, faisant partie de
tous les jurys, obtenant la coopération de 4 Grandes Ecoles françaises pour les
écoles d’ingénieurs du Viet Nam. Il fait partie de la suite de Jacques Chirac
au Sommet de la Francophonie de 1997 au Viet Nam. A reçu la Légion d’Honneur en
2004.
Prince Nguyên Phuoc Bao Vang, dit Claude Vinh San
Fils de l’empereur Duy Tân détrôné en
1917, Bao Vang naît en 1934 à La Réunion. Etudes d’abord au lycée Leconte de
l’Isle à La réunion, puis au lycée Chasseloup-Laubat dans les années 1940,
bachelier au tout début des années 1950. Ayant consacré sa vie à la mémoire de
son père Duy Tân, il coopère avec son lointain cousin le prince Bao Long, fils
de Bao Dai et actuel prétendant vietnamien. Bao Vang comme Bao Long se tiennent
à une ligne hors des partis politiques, et Bao Vàng gère l’Ordre du Dragon
d’Annam pour le compte de Bao Long, loin des tentatives politisées de Nguyên
Phuoc Buu Chanh aux USA. Auteur de « Duy Tân empereur d’Annam 1900-1945 » sous
son nom d’état-civil Claude Vinh San.
Né à Saigon en 1923, il a fait ses
études secondaires au lycée Chasseloup-Laubat jusqu’à son baccalauréat en 1943.
Va en France en 1945 après un début d’études de pharmacie à Hanoï en 1944. Fait
l’Ecole du Commissariat de la Marine à Toulon, participe dès la fin des années
1940 à la lutte nationaliste. Rentré au Viet Nam du Sud en 1955, il y devient
directeur de la Compagnie Nationale Sucrière. Membre fondateur du Front National
de Libération du Sud-Vietnam, il devient ministre de la justice du Gouvernement
Révolutionnaire Provisoire en 1969, qui arrive au pouvoir en 1975 dans le
sillage des troupes du Nord. Dans l’intervalle entre 1975 et l’unification
officielle du pays en 1976, il est déçu par le nouveau pouvoir, car il n’est
pas communiste. Estimant que les nordistes ont trompé les nationalistes du Sud,
il se fait « boat people » et se réfugie en France en 1978. Egalement licencié
en droit et diplômé de l’Ecole des Sciences Politiques. Auteur du très connu «
Mémoires d’un viêt-cong ».
Trinh Xuân Thuân
Né en 1948, Thuân est « JJR » de la
promotion de 1966. S’inscrit à l’Ecole Polytechnique de Lausanne en 1966 mais
passe au Caltech (Institut de Technologie de Californie) en 1967, devient
astrophysicien. Professeur à l’Université de Virginie, il estdevenu célèbre par l’écriture de plus de
250 articles sur l’astrophysique et la religion, et par un best-seller mondial
écrit en français « Le sort de l’univers : big bang et après », traduit en 16
langues (« l’anglais est parfait pour des choses précises, mais je préfère
écrire en français qui exprime mieux la richesse de la pensée », dit-il en
substance), plus une dizaine d’autres livres, dont un co-écrit avec Mathieu
Ricard, Français dignitaire bouddhiste du rite tibétain lui-même biologiste et
collaborateur européen direct du Dalaï-Lama. Thuân a participé à une journée
des membres de notre Amicale à Paris il y a 2 ans, et a assisté à la réunion JJ
Rousseau -Marie Curie 1966 cet été 2006 à Montréal.
Aîné de 4 frères issus de
l’aristocratie, tous Khmers Rouges plus tard, Thiounn Thioeunn a étudié au
lycée Chasseloup-Laubat en même temps que le roi Sihanouk, des années 1930 au
début des années 1940. Après des études de cardiologie et de chirurgie à Paris,
il rejoint en 1971 la petite zone insurgée des Khmers Rouges. Il devient
ministre de la Santé du régime khmer rouge en 1975, soignant la nomenklatura,
la population étant laissée pour compte. Fidèle à Pol Pot, il ne revient à Pnom
Penh qu’en 1998, faisant défection lors d’une dernière purge interne aux Khmers
Rouges. Il vient de mourir il y a quelques mois à Pnom Penh.
Famille Nguyên Ngoc : plusieurs générations dans notre
lycée
Ci-dessus, livre « Les nuits blanches du Saint
Père » parlant de NN Bich, NN Tuong et NN Nhut
La famille Nguyên Ngoc est originaire de
la région de Bên Tre (delta du Mékong), où elle est encore très respectée de
nos jours. Outre les personnes ci-dessous, d’autres membres de la famille ont
été également élèves à Chasseloup-Laubat, dont Nguyên Ngoc Ky, diplômé de
l’ESTP Ecole Spéciale des Travaux Publics, sénateur sud-vietnamien jusqu’en
1975.
Nguyễn
Ngọc Bích - bachelier du lycée Chasseloup-Laubat à la
fin des années 1920, ingénieur des Ponts et Chaussées après avoir été le 3è
Vietnamien diplômé de Polytechnique (X 1931), rentre au Vietnam dans les Travaux
Publics. Il s’engage dans la lutte anti-coloniale en 1945, devient chef-adjoint
de la zone viêt-minh N°9, mais décline l’invitation d’intégrer le parti
communiste vietnamien. Connu comme étant le « ky su pha câu », ayant dirigé la
destruction de ponts (dont celui de Bên Luc) dans le maquis. Arrêté en 1946 sur
dénonciation, il est condamné à mort car polytechnicien donc officier de
l’armée française, mais libéré après un échange de prisonniers. Exilé en France,
il crée les Editions Minh Tân, a été envisagé comme dirigeant du Vietnam du Sud
en 1954 mais Ngô Dinh Diêm fut choisi sur pression franco-américaine, fait des
études de médecine spécialisée dans le cancer. Un stratagème de Ngô Dinh Diêm
l’écarte de la course à la présidence du Vietnam– Sud. Il revient au Viet Nam
en 1966 pour y décéder.
Son père Nguyễn Ngọc Tương, ancien élève de Chasseloup-Laubat au début du
20è siècle. Le Doc Phu N N Tương rejoint le Caodaïsme en 1926 pour en assurer
la direction, le quitte en 1934 après la mainmise de Pham Cong Tac (chef des
médiums) sur le mou-vement pour en faire son instrument politique. NN Tương est
élu en 1935 Pape (Duc Giao Tông) du Caodaïsme Réformé par 88 des 135 temples
caodaïstes d’alors. Il mourut en 1951 à la date qu'il a choisie, après 9 ans et
81 jours de méditation continue. Les temples caodaïstes avec l'indication
" Duoi Su Ung Hô cua Duc Giao Tong Nguyen Ngoc Tuong" sont de cette
branche du caodaïsme.
Son frère, Nguyễn Ngọc Nhựt, né en 1918, promotion 1936 du lycée Chasseloup-Laubat,
diplômé de l’Ecole Centrale (Paris), s’engage dans la lutte anti-coloniale en
revenant au pays natal avec des faux papiers pour ne pas être reconnu car son frère
Nguyên Ngoc Bich venait d’en être exilé, devient membre du Comité National de
la Résistance au Sud Viet Nam, est pris et reconnu par les troupes françaises
en 1949. Les autorités lui demandent de se rallier et de travailler dans le gouvernement
nationaliste car il n’est pas communiste. Il refuse malgré les implorations de
sa femme française, et meurt juste à sa sortie de prison, en 1952.
Son fils, Nguyễn Ngọc Châu, promotion 1962 du lycée Jean-Jacques Rousseau,
diplômé de l’Ecole Centrale de Paris, a été directeur du crédit à la Banque Nationale
du Viet Nam du Sud à son retour au pays natal de 1973 à 1975, qu’il quitte sur
une barge le 30 Avril, et travaille actuellement comme directeur-adjoint au
sein d’une institution financière connue. Notre ami Châu est Président
d’Honneur de l’AEJJR, qu’il a présidée effectivement de 1997 à 1999, et ne rate
pas nos grandes réunions, habitant à Paris.
Michel Aurillac
Né en1928 à Marseille, Michel a suivi
son père haut fonctionnaire au Vietnam, où il a étudié au collège Providence à
Hué, aux lycées Albert Sarraut à Hanoï et Chasseloup-Laubat à Saigon, jusqu’en
1948. Fait Sciences Politiques de 1948 à 1951 (il habite durant cette période
la Maison de l’Indochine – plus tard Maison de l’Asie du Sud Est – à la Cité
Universitaire Internationale de Paris), obtient son diplôme de l’ENA (Ecole
Nationale d’Administration) en 1953. A eu une longue et magnifique carrière sur
les hautes marches de l’Etat: Conseil d’Etat, Cabinet de Léopold Sedar Senghor,
Préfet, conseiller du Premier Ministre Georges Pompidou, Préfet de région,
député, ministre de la Coopération (1986-1988) dans un cabinet de Jacques
Chirac, et enfin vice-président de la Cour d’Arbitrage de la Chambre de
Commerce Internationale.
Vuong Hông Sên (1902-1996)
Trân Van Ân (1903-2002)
Né à
Sa Dec (delta du Mékong) d’une famille modeste, il intégra Chasseloup-Laubat en
1914. Après ses études secondaires, il passa en Chine en 1923, et arriva en France
4 ans plus tard, s’engageant immédiatement dans la lutte nationaliste avec
Nguyên An Ninh, Ta Thu Thâu, Trinh Dinh Thao, etc. Revenu au pays et en butte
aux recherches de la police française, il se réfugia de 1943 à 1945 à Singapour
avec la bienvaillance des Japonais. Menacé par l’élimination des
non-communistes par le Viêt Minh, il créa le Da²ng Dân Xa² (Parti Social
Populaire) avec Huynh Phu So. En prison de 1955 jusqu’à la chute Ngô Dinh Diêm,
il fut ministre de l’information du Vietnam du Sud en 1967. Réfugié en 1975 en
France, il vécut le reste de sa vie en bouddhiste pratiquant, à Rennes.
Phạm Gia Thụ
Sorti
bachelier du lycée Jean-Jacques Rousseau en 1962, Thu, membre actif de l’AEJJR,
docteur en statistique de l’université de Toronto, Canada (1972), professeur
aux universités de Moncton et de Montréal, a obtenu le Prix Thomas A. Saaty en
Statistique (USA, 1996). A été également professeur invité aux universités de
France, des USA, d’Afrique du Sud et du Vietnam. Entre 1995 et 2001, il a
dirigé un projet canadien de coopération sur la formation universitaire au Vietnam.
A rédigé de très nombreuses publications.
S.M. Norodom Sihanouk ,
roi du Cambodge
Né en
1924, Norodom Sihanouk a été élève de notre lycée du milieu des années 1930
jusqu’à son intronisation en 1941. Préférant l’action sur le terrain, il laisse
le trône à son père en 1955. Le Cambodge étant pris dans les remous de la
guerre du Vietnam, il est victime d’un coup d’Etat en 1970. Réfugié en Chine,
il revient dans son pays en 1975 en tant que chef purement nominal des Khmers
Rouges. Se réfugie de nouveau en Chine 1 an plus tard. Le régime khmer rouge
abattu par les troupes vietnamiennes en 1979, son action internationale aboutit
à son rétablissement sur le trône en 1993, après vote national. Il abdique en
2004 au profit de son fils Sihamoni. Sa vie a été relatée dans le bulletin Good
Morning de Juillet 2006
Trân Minh Quang
Né à
Saigon en 1951, bachelier au lycée Jean-Jacques Rousseau en 1968, Quang est
ingénieur-docteur de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne. Est revenu
dans cette Ecole après un petit tour aux USA, y a gravi tous les échelons.
Spécialiste en physique fondamentale des plasmas, il dirige la délégation
suisse à la commission Euratom-Suisse et à l’EFDA (programme initialement
européen de recherche commune sur la fusion thermonucléaire, désormais programme
mondial). Il est actuellement le directeur élu par ses pairs de ce programme
devant aboutir à une énergie nucléaire plus « civile » et plus « propre ».
C’est le Vietnamien occupant l’un des plus hauts postes scientifiques mondiaux.
A fait l’objet d’un article dans le bulletin Good Morning de Juillet 2006.
http://aejjrsite.free.fr/goodmorning/gm63/gm63_TranMinhQuang.pdf
Famille Hui Bôn Hoa²
Une
des grandes familles vietnamiennes de lointaine souche chinoise, dont les
nombreux enfants de toute génération ont étudié dans notre lycée des années
1940 à 70 et dont certains sont inscrits à notre Amicale (Adolphe, Alfred,
Fernand etc.), aux réunions de laquelle ils participent de temps à autre. Cette
famille était connue pour son action sociale dans toute la Cochinchine (hôpitaux,
dispensaires, lieux de culte ou culturels). Ré-établie en France et ailleurs,
les membres de la famille – vraiment trop nombreux pour être tous cités – continuent
à s’illustrer dans tous les domaines, dont la science et la médecine.
Duong Van Minh et Trân Van Dôn
Camarades
au lycée, puis généraux de l’armée sud-vietnamienne, et dirigeants
politiques. Né à Vinh Long en 1916,
Duong Van Minh a étudié au lycée Chasseloup-Laubat au moins jusqu’en 1939, avec
comme condisciple Trân Van Dôn. Officier français en 1945 en Indochine, il
rejoint pendant un temps le Viêt Minh, est réintégré dans l’armée en 1946,
devenant général en 1955 après la campagne militaire contre les Binh Xuyên. Tenu
à l’écart par Ngô Dinh Diêm, il devient le chef nominal de la junte militaire
issue du coup d’Etat du 1/11/1963 au Vietnam du Sud, laissant le pouvoir
militaire à son camarade Trân Van Dôn. Après diverses péripéties dont un exil
en Thaïlande, il devient le dernier président du Vietnam du Sud non communiste pendant
2 jours, en 1975. Meurt aux USA en 2001.
Né en
France en 1917 durant les études médicales de son père, Trân Van Dôn étudie au
lycée Chasseloup-Laubat de 1929 à 1939. Candidat à HEC en France cette
année-là, Trân Van Dôn est mobilisé, fait la campagne de France, revient en
Indochine, bat en retraite avec des troupes françaises vers la Chine en 1945
après la prise de pouvoir des Japonais. Officier d’ordonnance de l’ex-empereur
Bao Dai en 1948, il est chef d’état-major de l’armée sud-vietnamienne fin 1954,
général en 1955, chef d’état-major général puis ministre de la Défense en 1963.
Un des dirigeants du coup d’Etat de 1963, il est élu au Parlement de 1967 à 1973.
Vice-premier ministre du Vietnam-Sud (1974 et 1975). Meurt à Paris en
1999.
Philippe Serène
Le
Français du Viet Nam le plus connu actuellement, sollicité régulièrement par la
presse. Né à Saigon en 1942, Philippe sort bachelier de Jean-Jacques Rousseau
en 1961, « bourlingue » de par le monde et revient au Viet Nam (« c’est mon
pays, ici », dit-il) en 1991 avec son épouse Dominique, elle-même Française née
au Viet Nam. Se lance dans l’aquaculture et y réussit très brillamment. S’occupe
également d’autres activités économiques. Membre de la Chambre de commerce
franco-vietnamienne. Excellent camarade, Philippe réunit de temps à autre les
anciens de notre lycée chez lui à Saigon. Son portrait a été fait dans le Good
Morning de Novembre 2005.
Trịnh Công Sơn (1942 – 2001)
L’un
des meilleurs auteurs-compositeurs du Viet Nam contemporain. Bachelier (philosophie)
au lycée Jean-Jacques Rousseau en 1961. Fait l’école normale après avoir été
réformé militaire (mauvaise constitution physique), enseigne moins de 2 ans,
puis se lance dans la chanson. Il « perce » en 1967, avec des créations ayant
le pays natal ravagé par la guerre comme toile de fond. Interdit à la radio
sud-vietnamienne, il sera envoyé en camp de rééducation par le nouveau régime
en 1975, puis libéré en 1978. Revient à la chanson, remonte au faîte du succès,
et meurt d’une maladie du foie. Sa vie a
été relatée dans le bulletin Good Morning du site de
l’AEJJR en 2005.
http://aejjrsite.free.fr/goodmorning/gm53/TrinhCongSon.htm
Famille Dejean de la Bâtie
Famille française de Cochinchine bienconnue,
dont les membres fort nombreux ont été nos condisciples au lycée dans de
nombreuses promotions des années 1950 à 1960. Ré-établie en France, elle continue
à s’illustrer dans divers domaines, dont l’Education et le Droit. Les Dejean de
La Bâtie ont laissé leur nom à la Polyclinique de Saigon (actuel Binh Viên Sài
Gon) dont ils avaient fait don à la ville avant la 2è guerre mondiale. A
l’heure actuelle, les anciens JJR gardent un contact fréquent avec Patrick et
Maurice.
Trần Văn
Giàu
Né en
1911 dans la province de Long An, bachelier du lycée Chasseloup-Laubat en 1928,
part étudier en France, s’inscrit au parti communiste français en 1929. Renvoyé
en Indochine au début des années 1930 pour manifestations, il passe au PC
indochinois, est envoyé en formation à Moscou. Revenu au pays en 1933,
emprisonné plusieurs fois (dont Poulo Condor), il s’évade de Tà Lài en 1941,
sort de la clandestinité en 1945 pour contrôler Saigon quelques semaines pour le
compte du Viet Minh, puis devient responsable de l’information communiste jusqu’en
1954. Au Nord de 1954 à 1975, il s’occupe de fonctions relatives à l’éducation nationale.
Au Sud après 1975, il a occupé des fonctions importantes mais
non-essentielles.
GNCD
D’autres
anciens connus figurent dans « l’Amicale du lycée en 1928 », dans le présent CD
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